Circulations empêchées / Circulaciones impedidas
Du 16 au 18 décembre 2024
Jornadas Internacionales de la Red Columnaria
Présentation
La historiografía de los últimos treinta años ha centrado gran parte de su atención en la cuestión de la circulación, reclamándose de una historia “global”, “conectada”, “transnacional” o “imperial”—cada una de estas etiquetas define el tema a su manera, a veces en competencia con las demás—. Esta obsesión contemporánea por “lo que circula”, común a todas ellas, fue una reacción a la historiografía de los años 1950-1980, considerada demasiado “fijista”. Esta última retrataba sociedades “cerradas”, en las que sus miembros, anclados en sus comunidades, aún no eran actores en su mayoría, y se veían confinados al horizonte inmediato de su ciudad, barrio o pueblo, y prisioneros de las propias identidades y culturas locales que se consideraba que los caracterizaban.
En los años noventa, estas imágenes anticuadas dieron paso a unos eslóganes opuestos, en sintonía con el desarrollo de una historia cultural más capaz de abordar algunos de estos movimientos. Este giro historiográfico, cuyas implicaciones afectan también a la historia del arte y a la antropología, tiene su anclaje cronológico preferente, ciertamente discutido: el mundo se des-compartimentó en los siglos XIV y XV y, más aún en el siglo XVI, momento de expansión de los imperios y crisol de una “primera globalización” que favoreció, a gran escala, numerosos “mestizajes”, culturales o no. Personas, bienes, obras de arte, objetos, animales, plantas y culturas, recursos de todo tipo, así como ideas, modelos políticos y culturales, corrientes espirituales y prácticas devocionales, referencias intelectuales, modos de vestir y gustos culinarios, todo ello se movió y mezcló, mucho más que antes, en el movimiento de expansión “colonial”. A lo largo de sus tres siglos de existencia, y en particular durante el periodo de Unión de las dos Coronas (1580-1640), la circulación contó también con una geografía de predilección, la “monarquía hispánica”. A lo largo de sus veinte años de existencia, la Red columnaria ha contribuido en gran medida a reavivar parte de esta historiografía, intentando repensar el modelo político de una monarquía que se extiende por varios continentes.
El objetivo de este coloquio aniversario de la Red columnaria es poner en perspectiva este legado y darle la vuelta. No se trata de volver sobre estos logros innegables. Nos proponemos reflexionar sobre los matices de escala, así como sobre los frenos, resistencias, obstáculos, bloqueos, reticencias u oposiciones a la circulación, cuya existencia no se pone en duda, pero que no siempre se beneficia a priori, a ojos de los hombres y mujeres de la época moderna, del prejuicio favorable que la historiografía contemporánea tiene hacia ella, como tampoco podía desplegarse, en los siglos XVI y XVII, con la facilidad y fluidez que a menudo se le atribuyen. Examinaremos todas las formas en que esta fluidez puede verse obstaculizada.
En français
L’historiographie de ces trente dernières années a beaucoup travaillé la question des circulations, en se réclamant d’une histoire « globale », « connectée », « transnationale », « impériale », chacun de ces labels déclinant le thème à sa manière, parfois en concurrence les uns avec les autres. Cet engouement contemporain pour « ce qui circule » qui leur est commun était une réaction à une historiographie des années 1950-1980 jugée trop fixiste. Cette dernière présentait des sociétés « fermées » dont les membres, rivés à leur communauté, qui n’étaient pas encore, pour la majorité d’entre eux, des « acteurs », étaient confinés à l’horizon tout proche de leur bourgade, de leur quartier, de leur village et prisonniers des identités et cultures très locales réputées les caractériser.
Ces images aujourd’hui très datées ont laissé place dans les années 1990 aux mots d’ordre opposés, en bon entente avec l’épanouissement d’une histoire culturelle plus à même de prendre en charge une partie de ces circulations. Ce revirement historiographique, dont les implications touchent aussi l’histoire de l’art et l’anthropologie, a son ancrage chronologique privilégié, certes débattu : le monde se serait décloisonné au XIVe, XVe, et bien plus encore XVIe siècles, moment d’expansion des empires et creuset d’une « première mondialisation » qui aurait favorisé, à grande échelle, de nombreux « métissages », culturels ou non. Les hommes, les marchandises, les œuvres, les objets, les animaux, les plantes et les cultures, les ressources en tout genre, mais aussi les idées, les modèles politiques et culturels, les courants spirituels et les pratiques dévotionnelles, les références intellectuelles, les modes vestimentaires ou les goûts culinaires se sont en effet déplacés et mélangés, beaucoup plus qu’auparavant, dans le mouvement d’expansion « coloniale ». La circulation présente également une géographie de prédilection, la « monarchie hispanique », tout au long des trois siècles de son existence, et plus particulièrement au temps de l’Union des deux Couronnes (1580-1640). La Red Columnaria a largement œuvré à faire vivre une partie de cette historiographie au cours des vingt années de son existence en tentant de repenser le modèle politique d’une monarchie présente sur plusieurs continents.
Le propos de ce colloque anniversaire de la Red Columnaria, organisé par Claire Bouvier (Université de Cergy), Cécile Vincent-Cassy (Université de Cergy), Antoine Roullet (CNRS), Jean-Fredéric Schaub (EHESS) et Bernard Vincent (EHESS), est de mettre cet héritage en perspective et de le prendre à revers. Non qu’il s’agisse de revenir sur ces acquis, indéniables. Nous proposons de réfléchir aux nuances d’échelles ainsi qu’au freins, aux résistances, aux obstacles, aux blocages, aux réticences ou aux oppositions à la circulation, dont l’existence n’est pas mise en doute mais qui ne bénéficie a priori pas toujours, aux yeux des hommes et des femmes de l’époque moderne, du préjugé favorable qu’entre XVIe et XVIIe siècles, avec la facilité et la fluidité dont on a tendance à lui faire crédit.
Programme
Lieu
Cité Universitaire Internationale
Collège d’Espagne
7E, boulevard Jourdan
75014 Paris